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De l'île de Gorée au Sine Saloum
C'est à l'issue de quelques heures de navigation lascives, au départ de Gorée, à proximité de Dakar au Sénégal, que l'ancre de notre catamaran se pose sur le fond de la jolie baie de Sali.
Cette paisible station balnéaire, très prisée des vacanciers français, nous procure une escale charmante au cœur du territoire "Diola", langue qui est pratiquée au Sénégal et en Gambie.
Mbodiène est notre deuxième arrêt avant les "bolongs" du Sine Saloum. Cette halte peu commune, au milieu d'une côte rectiligne, sans aucun abri, est motivée par notre désir de rendre visite à une amie qui réside près du village de Mbodiène. Mouillés dans deux mètres d'eau, sous le vent d'une interminable plage, après "beachage", il ne nous reste plus qu'à franchir, à pied, la lagune saumâtre qui donne accès à sa maison.
Au milieu de la nuit, le retour à bord est épique… Après une soirée détendue et conviviale, la " langue de mer" nous réservait une humide surprise. En effet, la marée ayant considérablement monté, la traversée de l'espace liquide se fit immergés non plus au-dessus du genou, mais au niveau du buste cette fois… Une bonne rigolade tout de même !
Au cœur du Sénégal, en pleine brousse, le village de « N'Dangane »
Arrivés juste à pleine mer dans le delta du Siné-Saloum, nous filons neuf nœuds, sous voilure raisonnable, dans un alizé vigoureux. Les hauts-fonds de l'embouchure promptement franchis, nous nous enfonçons bientôt dans le marigot de N'Dangane, en faisant très attention à ne pas nous échouer. Une belle ambiance africaine nous enveloppe instantanément ! Plusieurs pirogues bariolées sont sagement posées sur la grève.
Immersion dans la vraie vie d'un village Africain
Quelques toubabs, habitués des lieux, sirotent leur mousse en faisant de la philosophie de comptoir. Un pêcheur négocie ses prises de la journée. Les mômes qui rentrent de l'école viennent nous serrer la pince, comme si nous étions de la famille… Une foule d'artisans, menuisiers, ferronniers, tailleurs, bricoleurs et commerçants en tous genres, s'activent dans des échoppes exigües et rudimentaires. Les plus modestes sont simplement en carton et bois de récupération. Sans être vraiment dans la misère, les villageois semblent tout de même très pauvres.
Le retour de pêche des pirogues donne lieu à un spectacle haut en couleur dont il ne faut surtout pas se priver.
Ensuite, une balade en dinghy à travers les petits marigots, nous permet de côtoyer de près la mangrove aux pieds chargés d'huîtres et peuplée de pélicans, d'aigrettes, de martins-pêcheurs. Les majestueux baobabs, imprimés en noir et blanc sur le fond bleu du ciel, racontent silencieusement l'Afrique et ce Saloum qui comporte des milliers d'îles séparés par des bolongs.
Remontée à MAR lodj
Nous naviguons jusqu'à MAR lodj pour rendre visite à Iba et Awa. Ce charmant couple de Sénégalais tient un "campement" sur l'ile de Mar Lodj. Leur délicieux lieu de villégiature s'appelle "Farakaba". L'endroit est merveilleux pour se reposer dans un dépaysement total. Visites des villages voisins, balades en pirogue ou en calèche, parties de pêche, randonnées à la rencontre des oiseaux au milieu des baobabs, les distractions ne manquent pas.
Les surfeurs aussi trouvent, en ces lieux, des spots exceptionnels. Le sud de Djifère est un endroit idéal pour pratiquer leur sport favori. Des vagues majestueuses y déferlent, du coté de l'île Sangomare, poussées par l'alizé ou l'harmattan.
La page "Ndangane" se tourne pour nous…
Mais, si vous poussez plus au Sud, jusqu'à la réserve de Fathala, il est possible de marcher avec les lions et aussi d'aller à la rencontre d'autres grands mammifères.
De notre coté, nous dérapons l'ancre de bon matin
Au terme d'une navigation de quelques heures, c'est tout près de la sortie du Saloum que nous faisons halte, devant une belle plage, avec un hameau dont on aperçoit le minaret en arrière-plan. Dernière étape avant la Casamance.
